La paranoïa du patient… Et celle de l’analyste.

Hier un inconnu sur twitter a commenté, en réponse au texte de Lacan que j’avais publié*, qu’il « soupçonnait » l’analyste de n’être pas vraiment endurant à l’angoisse, mais plutôt dans la jouissance du spectacle de l’angoisse du patient. Et c’est marrant parce que ça m’inspire plusieurs choses, ce n’est pas seulement une remarque idiote :

Si on ne prend pas cela au sérieux, on ne prend pas au sérieux l’idée de la cure elle-même – le fait qu’il puisse en exister un produit – ; on pense que l’analyste est un malade mental qui prend en charge d’autres malades mentaux.    

* Extrait de la conférence de presse de Jacques Lacan au Centre culturel français, Rome, 29 octobre 1974.

La différence entre ce qui marche et ce qui ne marche
pas, c’est que la première chose, c’est le monde, le
monde va, il tourne rond, c’est sa fonction de monde ;
pour s’apercevoir qu’il n’y a pas de monde, à savoir
qu’il y a des choses que seuls les imbéciles croient
être dans le monde, il suffit de remarquer qu’il y a des
choses qui font que le monde est immonde, si je puis
m’exprimer ainsi ; c’est de ça que s’occupent les
analystes ; de sorte que, contrairement à ce qu’on
croit, ils sont beaucoup plus affrontés au réel même
que les savants ; ils ne s’occupent que de ça. Et
comme le réel, c’est ce qui ne marche pas, ils sont en
plus forcés de le subir, c’est-à-dire forcés tout le temps
de tendre le dos. Il faut pour ça qu’ils soient
vachement cuirassés contre l’angoisse.

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